Réussir son interview journalistique : mes conseils de professionnelle
Temps de lecture : 8 minutes
Depuis plus de dix ans, je réalise des interviews journalistiques – pour mes blogs (culinaire et professionnel), mes clients et des magazines. Je m’en nourris – au sens propre comme au figuré ! Le bon goût des mots, chez moi, c’est avant tout le bon goût des autres : les rencontrer, les écouter parler de sujets qu’ils maîtrisent, de préférence, ou de sujets personnels. Je n’aurais pas osé le dire il y a encore quelques années mais, outre un goût certain pour cette activité, j’ai développé une vraie compétence. Au cours d’une discussion avec une collègue, j’en ai pris conscience et ai donc décidé de partager mes conseils de professionnelle dans ce « petit guide de l’interview réussie » à destination des journalistes débutant.es, des rédacteur.trices en herbe et de tous.tes les curieux.ses des interviews. J’espère qu’il vous sera utile !
Sommaire du billet :
A. Préparer l’interview journalistique
- A1. Se renseigner sur son interlocuteur.trice et le sujet abordé
- A2. Dresser une liste de questions ciblées et précises
- A3. S’assurer du bon déroulement futur de l’interview journalistique
B. Se préparer, soi, le jour J
- B1. Arriver reposé.e et détendu.e
- B2. Travailler sa disponibilité d’esprit et sa confiance
- B3. Avoir à disposition tous les moyens pratiques et techniques
C. Mener une interview journalistique agréable et efficace
- C1. Instaurer un climat de confiance
- C2. Pratiquer l’écoute active
- C3. Oser interrompre la personne interviewée au besoin
- C4. Sortir du cadre des questions prévues
D. Prendre des notes ou pas ?
A. Préparer l’interview journalistique
Je ne vous apprends rien : une interview journalistique se prépare ! En dressant la liste des questions à poser bien évidemment – c’est la base ! -, mais aussi en se renseignant un maximum sur la personne que vous allez interviewer.
A1. Se renseigner sur son interlocuteur.trice et le sujet abordé
Peut-être êtes vous fort.e en improvisation – et c’est tant mieux !- mais j’ai appris d’expérience que, plus vous en savez sur quelqu’un.e, plus vous allez pouvoir lui poser des questions précises et ciblées. Plus vous êtes en capacité d’anticiper sur ce qui va être dit, mieux vous comprendrez la réponse de votre interlocuteur.trice. Et plus vous pourrez demander des précisions concernant la réponse apportée et obtenir une information ou une idée que la personne n’a pas forcément développée auparavant.
Je me répète pour être sûre d’avoir été claire. Préparer l’interview, avant même de dresser la liste des questions, c’est se renseigner sur l’interviewé.e pour :
- mieux le/la connaître (parcours professionnel et activités extra-professionnelles le cas échéant) ;
- mieux comprendre son domaine de compétences/d’intervention et le sujet sur lequel vous allez l’interviewer.
- vous mettre déjà dans les conditions de l’interview en obtenant une partie des réponses à vos questions grâce à vos recherches (ce qui ne vous empêchera pas de les poser le jour J !) ;
- gagner en aisance sur le sujet de l’interview et vous donner les capacités de rebondir le moment venu : la phrase pas claire ? l’expression ou le concept que vous ne comprenez pas ? le propos éludé ? C’est souvent ce qui mérite d’être précisé ! Que ce soit par manque de connaissance/compréhension de votre part… ou manque de clarté de la part de votre interlocuteur.trice. J’y reviendrai au point C3.
Un exemple d’interview journalistique bien préparée et néanmoins surprenante :
Avant d’interviewer Ghazala Kabani, consultante américaine dans le domaine des essais cliniques pour le site de la CRO ExperTrials, pour lequel je crée du contenu en anglais, j’ai lu attentivement son profil LinkedIn.
J’ai ainsi pu prendre connaissance des études qu’elle avait faites, de tous les postes qu’elle avait occupés et des compétences qu’elle avait développées. J’en savais déjà pas mal sur cette femme avant l’interview et, lorsqu’elle est rentrée dans les détails de ses postes, j’ai ainsi pu plus facilement suivre ce qu’elle me racontait. Quand elle m’a perdu, je ne me suis pas inquiétée : je me suis dit que je retrouverai la chronologie de ses postes sur son profil.
Rien ne me préparait – pas même toutes mes lectures ! – à être autant bluffée par le parcours de cette femme qui, après avoir obtenu un diplôme d’infirmière et de sage-femme au Pakistan, est partie poursuivre ses études aux Etats-Unis, une bourse en poche, et a grimpé les échelons du monde des essais cliniques jusqu’à devenir Directrice exécutive chez Scynexis. Si vous voulez connaître la suite, je vous invite à lire son interview (en anglais). Ghazala m’a remerciée pour mes questions orientées, qui lui ont permis de réfléchir sur son propre parcours.
A2. Dresser une liste de questions ciblées et précises
La liste de questions que vous allez préparer doit avoir un fil rouge : le sujet général de l’interview, et peut-être deux ou trois sous-thématiques. Mais pas plus. Vous ne voulez pas vous perdre, ni perdre votre interlocuteur.trice.
J’aime faire mes recherches dès que le sujet m’est attribué par un.e rédacteur.trice en chef, ou proposé par moi, ou décidé avec un client : cela me laisse le temps de m’imprégner du sujet et de réfléchir tranquillement aux questions. Certaines sont évidentes : ce sont souvent celles qui correspondent aux questions qui, quoi, quand, où et comment. Les autres vont généralement rentrer dans le détail du sujet : les impressions de la personne face à un événement, ses besoins pour un projet, etc.
Une bonne question, c’est une question claire, précise, intelligible, neutre, formulée de telle sorte qu’elle n’induit pas la réponse, mais assez lourde de sens pour que la réponse fasse avancer l’intervieweur vers ce qu’il cherche à obtenir de son interlocuteur. https://24hdansuneredaction.com/presse/15-les-techniques-de-linterview/
Je souhaite le préciser tout de suite ici : aussi essentielle que soit cette liste, il est important de savoir en sortir. Je n’ai pas dit de ne pas la suivre : chaque question doit avoir sa raison d’être. A moins que l’interviewé.e y ait répondu avant même que vous ayez eu le temps de la poser, il faudra trouver le moyen de la poser à un moment ou à un autre. Ce que je veux dire par en sortir, c’est que cette liste seule ne peut pas suffire. Je reviendrai sur le sujet au point C3.
A3. S’assurer du bon déroulement futur de l’interview
Ce n’est pas la partie la plus exaltante de l’interview mais il faut en passer par là ! Organiser un rendez-vous, donc, en fixant la date, l’heure et le lieu. J’ai recours à Calendly qui me permet de proposer des créneaux disponibles aux professionnel.les que je dois interviewer : un gain de temps appréciable pour éviter les allers-retours de mails
J’essaye de ne pas cumuler plusieurs interviews dans un même journée (mon métier me le permet) afin de garder de la fraîcheur : quand le moment de l’interview arrive, je suis généralement au taquet, ayant hâte de plonger dans le sujet ! Je respecte autant que possible mes horaires biologiques : pas de rendez-vous tôt le matin, des rendez-vous le soir si le décalage horaire le nécessite et que je n’aurai pas mes enfants dans les pattes. Ecoutez-vous et pensez à ne pas enchaîner les rendez-vous si vous faites vos interviews en visio : 20 à 30 minutes pour se préparer mentalement et se concentrer avant l’interview sont les bienvenues. Pensez-y quand vous programmez votre rendez-vous.
Quant au lieu, si c’est en « présentiel », au risque d’énoncer des banalités, le calme est de mise. Si, comme moi, vous enregistrez vos interviews à l’aide d’un enregistreur ou de votre téléphone portable afin de réécouter certains passages, il vous sera très utile de sélectionner une salle de réunion plutôt qu’un café bondé. Dans tous les cas, prévenez de la personne interviewée de la durée prévisionnelle de l’interview (je vois large et demande généralement entre 45 minutes et une heure, selon les besoins de l’article) afin de vous assurer qu’elle aura le temps de répondre à toutes les questions et que vous ne serez pas dérangé.e. Demandez-lui aussi l’autorisation de l’enregistrer.
Un dernier point : l’envoi de la liste des questions à l’interviewé.e en amont. S’il.elle en a fait la demande ou si le sujet est sensible, acceptez de la lui faire parvenir. Cela peut enlever un peu de spontanéité le jour J mais permettra de partir sur de bonnes bases, en confiance.

SIRHA 2011 : Ça c’est moi (du haut de mes 39 ans !) et Grégory Cuilleron, concurrent Top Chef 2010, juste après notre interview
B. Se préparer, soi, le jour J
La liste des questions est prête, peaufinée, organisée en sous-thématiques, pour être facile à suivre. Vous avez fait vos recherches, connaissez l’essentiel concernant la personne à interviewer et maîtrisez votre sujet. Mais vous dans tout ça, comment vous portez-vous ?
B1. Arriver reposé.e et détendu.e et disponible d’esprit
J’ai longtemps pensé que j’avais vraiment beaucoup de chances de tomber sur tant de gens sympa en interview : et la vérité, c’est qu’au fil des années j’ai eu affaire à beaucoup d’experts abordables, de professionnels passionnés. Mais j’ai moi-même toujours été à la hauteur. Humainement du moins car je me souviens d’une de mes premières interviews, pour mon blog culinaire, il y a 14 ans : je n’avais pas spécialement préparé, pensant connaître mon sujet : Grégory Cuilleron, concurrent de Top Chef en 2010 et alors star montante du milieu culinaire. Entre les interruptions répétées des fans (nous étions en plein SIRHA !) et mon impréparation, cette interview n’a pas été un de mes meilleurs, malgré la gentillesse de l’interviewé. J’ai retenu la leçon !…
Je reprends mon fil : être « à la hauteur », ça veut dire être bien, reposée, détendue, prêt à écouter ce qui va vous être raconté, à y prêter intérêt, à rebondir si nécessaire. Vous êtes là pour écouter mais la qualité de votre attention et de vos questions dépend de votre état de bien-être physique et mental et de votre réactivité intellectuelle. Sans se mettre trop la pression, mieux vaut avoir bien dormi, bien mangé et ne pas s’être rempli le cerveau de trop d’informations avant l’interview (stop la radio ou les réseaux sociaux les minutes qui précèdent !)
B2. Travailler sa disponibilité d’esprit et sa confiance
J’aime prévoir a minima 15 minutes avant l’interview pour me poser, me mettre dans l’ambiance : réfléchir à la personne interviewée, au sujet, me réjouir d’en apprendre plus, me dire que je suis bien préparée, curieuse, disponible. Faire un peu de respiration selon le principe de la cohérence cardiaque ne gâche rien non plus ! Les mauvais jours où repos et détente ne sont pas au programme, où je n’ai que 5 minutes avant d’attaquer, un pschitt de Rescue m’aide à passer le cap.
Etre à la hauteur, c’est aussi être à hauteur d’homme. Perfectionniste – qui se soigne ! – , journaliste qui n’a pas fait d’école de journalisme, communicante qui n’a jamais travaillé en agence, je me suis longtemps mis une pression indue. Interviewer des experts, c’est super mais j’avais peur de ne pas tout comprendre, de ne pas me montrer à la hauteur. J’ai appris que tout sujet est abordable si la personne en face est de bonne volonté, si je suis bien préparée et si j’ose poser des questions quand je ne comprends pas.
J’ai surtout appris qu’on ait tous égaux (duh !) et qu’interviewer un ex-ministre, un expert de l’ONU ou un agriculteur, c’est pareil : ce qui compte avant tout, c’est la connexion avec cette personne. Si je me mets la pression et que je stresse, cela ne va pas aider. Etre détendue, confiante, ouverte à la relation et à l’apprentissage de nouvelles informations et connaissances, c’est la meilleure posture que j’ai trouvée pour mener à bien mes interviews.
Le compliment ultime – venu justement d’un ex-ministre accessible et charmant, Mohamed Abdel Vetah ?
« Merci pour cette interview : elle était tellement agréable, on aurait dit une conversation ! »
B3. Avoir à disposition tous les moyens pratiques et techniques
J’énonce là encore quelque chose d’évident mais deux précautions valent mieux qu’une : les conditions pratiques et techniques d’une interview, en plus de la préparation en amont et de la disponibilité mentale le jour J, permettent d’assurer son bon déroulé.
Porter des vêtements adaptés à la situation et confortables, arriver à l’heure, voire en avance, au rendez-vous, ou allumer son Wifi et se connecter avant l’heure (Zoom a une fâcheuse tendance à faire des mises à jour pile avant une réunion, non ?!) si l’interview a lieu en visio. Avoir à disposition le bon cahier, le crayon qui fonctionne (et un autre en cas de panne), le verre d’eau ou la gourde, l’enregistreur ou le téléphone chargé (et les piles qui vont avec au cas où). Une fois ces actions accomplies, vous n’aurez qu’à vous concentrer sur l’essentiel, l’écoute !
C. Mener une interview journalistique agréable et efficace
C1. Instaurer un climat de confiance
Je souffre peut-être du syndrome du « people pleaser » ou suis une daronne old school typique des 1970s. Quoiqu’il en soit, j’assume : dans le cadre de mes reportages et interviews (réalisés pour des clients en communication ou des titres de presse, je ne suis pas à la recherche du scoop ou de la faille. Entretenir une relation courtoise avec la personne que j’interviewe est pour moi important. Je ne parle pas de léchage de bottes, ni de lissage dans le sens du poil, mais bien d’établir un climat détendu et propice à des échanges fluides.
Vous allez passer 45 minutes à une heure avec cette personne : à l’échelle de sa vie et de la vôtre, je sais, ce n’est rien. Et si, cependant, à l’échelle de votre semaine, mois ou année écoulée – et de la sienne aussi, peut-être ! – cette interview faisait partie des moments marquants, des rencontres inspirantes ? C’est ce à quoi j’aspire – et je suis quasiment systématiquement récompensée ! Je prends donc le temps de demander comment va la personne, je fais parfois même un peu d’humour. J’instaure une connexion à la fois chaleureuse et professionnelle. Je suis naturellement empathique et, sans être dans la commisération, cela m’est souvent utile pour me mettre à la place de mon interlocuteur.trice, rebondir et poser les bonnes questions.
C2. Pratiquer l’écoute active
Faire une interview, c’est autant la préparer que la mener en posant les questions que vous avez préparé : l’écoute active est alors de mise. J’adore parler mais j’aime tout autant écouter et mon travail me ravit de semaine en semaine, qui me permet de rencontrer expert.es et professionnel.les parler de sujets divers et variés qui me passionnent chacun tour à tour (mes préférences vont quand même aux sujets écologiques et axés vers l’alimentation durable).
Il n’y a pas grand-chose à dire sur l’écoute : vous aimez ça ou pas, vous souhaitez y passer du temps ou pas. De cette capacité dépendra en grande partie votre avenir en tant qu’intervieweur.euse, je crois. En revanche, je souhaite préciser ici que l’écoute ne doit pas être supplantée par une espèce de passivité au profit de l’interviewé.e, qui prendrait alors les rênes. Il ne s’agit pas de prendre – ou perdre – le pouvoir mais de suivre le fil rouge de l’interview : vous savez quelles questions, quelles informations vous devez obtenir. A vous de mener à bien votre mission !
Le but est d’avoir une conversation agréable avec la personne interviewée, mais efficace aussi. C’est vous qui devez mener l’interview, pas l’inverse.
C3. Oser interrompre la personne interviewée au besoin
Ecouter attentivement, c’est donc la base. Obtenir – et comprendre – les réponses qu’il vous faut, c’est la suite logique. N’ayez pas peur d’interrompre votre interlocuteur.rice : tant que vous le faites avec courtoisie, la personne ne s’en formalisera pas. Dites, par exemple : « Je me permets de vous interrompre : pourriez-vous préciser ce que vous voulez dire par xxx ? ».
Dans quels cas demander des précisions ? S’il y a incompréhension de votre part (n’attendez pas d’être complètement perdu.e !) ou réponse floue, bien sûr, mais aussi pour pousser (gentiment) l’interviewé.e à aller au bout de ce qu’il.elle a à dire. La règle est de toujours rester poli tout en ne lâchant pas le morceau si vous sentez qu’il y a une hésitation ou esquive : « Est-ce que vous voulez dire par là que…. ? » Si cette relance n’obtient pas de résultats et qu’il y a blocage, en revanche : n’insistez pas. Ce qu’une personne refuse de dire est aussi une information.
Il s’agit d’être bien préparé.e pour avoir une compréhension suffisante du sujet qui ne vous fera pas poser des questions à tout bout de champ (cf. point A1) tout en osant interrompre la conversation dès que c’est nécessaire. Un doux équilibre entre maîtrise intellectuelle et aaproche relationnelle.
De la finesse d’expression de la personne interviewé.e et de la finesse de votre compréhension de ses propos découlera souvent la qualité de l’interview.
C4. Sortir du cadre des questions prévues
J’en ai déjà parlé au début de cet article (cf. point A1) et j’y reviens : les meilleures questions sont souvent celles qu’on n’avait pas prévues. Je récapitule : on a préparé les questions, on connaît le sujet, on sait où l’on veut aller. Parfois, on ne comprend pas ou l’interlocuteur.trice n’est pas clair.e et on demande des précisions. Et parfois, on ressent les choses : une émotion ou un doute exprimé.e par l’interviewé.e. C’est la faille où il ne faut pas hésiter à s’engouffrer pour aller encore plus loin dans l’écoute, le niveau de compréhension, la granularité des informations.
Avoir une réponse à toutes vos questions, c’est bien. Pouvoir sortir du cadre, avoir une interview qui prend alors plus le tour d’une conversation à bâtons rompus, c’est mieux ! J’ai regretté les fois où j’ai laissé passer le moment de faille, par peur d’interrompre ou de déranger. Au fil des années, heureusement, j’ai appris à écouter mon intuition : quand la personne est passée vite sur un sujet, que je sens qu’il se cache autre chose derrière, je l’interromps et lui demande de préciser : « J’ai le sentiment que vous avez ressenti (énoncer une émotion) face à cet événement. Est-ce que je me trompe ? » Si la personne élude ou se braque, lâchez l’affaire ! Ça m’est très rarement arrivé : le plus souvent, la personne vous sera reconnaissante de lui permettre d’approfondir un sujet, une idée ou un souvenir.
D. Prendre des notes ou pas ?
Etre préparé.é, à l’heure, disponible mentalement : la base. Ecouter l’interlocuteur.trice et le regarder : le cœur de l’interview. Mais faut-il prendre des notes ? Si vous me lisez, vous vous destinez probablement à réaliser une interview et à rédiger un article par la suite. Mais vous préparez peut-être un épisode de podcast. L’intention, et les besoins, ne sont alors pas les mêmes.
Pour mes interviews journalistiques, je vous en ai parlé plus haut, j’utilise un enregistreur qui me permet de réécouter l’interview au besoin. J’ai bien dit au besoin car la réécoute est une activité chronophage que j’essaye d’éviter. De nos jours, des outils de transcription grâce à l’intelligence artificielle sont disponibles et permettent de gagner du temps. J’ai notamment entendu parler de Notta.ai. Quoiqu’il en soit, la prise de notes me semble indispensable pour garder des repères du déroulement de l’interview journalistique et gagner du temps sur le futur article à écrire (voire les posts pour les réseaux sociaux qui l’accompagneront).
Comment se passe ma prise de notes ? Armée de mon Bic 4 couleurs (je vous promets que j’utilise au moins 3 couleurs sur 4 à chaque interview), je rédige vite et mal (si vous voyez mes scribouillis !!) mais d’une manière malgré tout lisible pour moi, avec des signes issues de l’interprétation (ma formation initiale), qui me font gagner beaucoup de temps, des encadrés, beaucoup de retours à la ligne et des couleurs, donc, pour signaler les citations, les idées maîtresses… et les minutes sur mon enregistreur (quand ça va vraiment trop vite et que je sais que j’aurai besoin de revenir sur ce passage).
La prise de notes avec cahier et stylo permet à mon cerveau d’imprimer les idées maîtresses et de visualiser (grâce au surlignage et aux couleurs) ce qu’il est indispensable de reprendre dans l’article.
Les notes, on ne peut pas vraiment y couper, même si c’est parfois compliqué de regarder l’interviewé.e dans le blanc des yeux et d’écrire à la fois. On a le droit de le faire répéter : si, si, c’est un droit ! Sans en abuser non plus, évidemment. J’aimerais savoir comment font mes collègues (à vos commentaires, mes pair.es !). Je peux en tout cas vous assurer que cette compétence quadruple qui consiste à concomitamment questionner/écouter/regarder/noter se développe avec la pratique.
Alors, prêt.e pour une prochaine interview journalistique ?
Si vous ne l’êtes pas, vous pouvez toujours faire appel à mes services, surtout si le sujet est en lien avec l’alimentation, la santé ou l’environnement. Je serais heureuse de pouvoir vous aider !
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